COLLECTE DE PAROLES
Olivier Gosse est allé à la rencontre des habitant.e.s du Quartier Europe afin de recueillir une parole « brute » sur le vécu et la mémoire du quartier (les anecdotes, impressions, expériences, attentes, besoins, les espérances…)
10 journées de rencontres
70 personnes rencontrées de tous âges : adolescents, adultes, seniors, couples, groupes avec l’aide des acteurs sociaux du quartier.
Les entretiens se déroulent comme des conversations à brûle pourpoint. Olivier Gosse enregistre, prend en notes et synthétise ces entretiens.
On essaie de ne pas trop céder à la nostalgie, en ne se focalisant pas uniquement sur le passé (même si un accompagnement dans le deuil est nécessaire). Mais on s’attache à mettre en perspective le devenir du quartier, en inscrivant les pensées dans une dynamique de reconstruction.
Ces entretiens ont fait l’objet d’une réécriture et d’un montage de paroles donnant naissance à 7 textes : Convivialité et solidarité 1 & 2, Femme solidaire, Lycéeens, Papas sénégalais, Même pas peur, Education vs trafic.
Phases de collecte
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EXTRAITS
Le quartier, c’est des habitudes, des voisins, des voisines, des commerces…
Dans la vie, ce qui compte le plus, c’est le lien social.
C’est un lien qu’on construit au jour le jour, dans la vie active ou simplement en commençant par amener ses gamins à l’école maternelle…
Je trouve que les gens s’aident de plus en plus.
Avant c’était chacun pour soi. Je pense que les gens avaient peur.
Par contre entre les rues, ça ne se parle pas trop. Entre Calmette et Marconi, par exemple. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être parce qu’à Marconi il y a plus de personnes âgées qu’à Calmette
Dans mon bloc, en dessous, il y a des Marocains, à côté et au-dessus, des Sénégalais. On est la seule famille « française » du bloc. On s’entend bien. Il n’y a jamais eu de conflits.
Dans ces familles étrangères, ils sont très solidaires. Plus que les Français.
Du coup, on va plus facilement vers eux.
Un voisin sénégalais est venu nous aider une installation de plomberie, nous donner des conseils.
Mais nous, on les aide aussi.
Mon conjoint a aidé une famille sénégalaise pour faire la peinture.
Une famille qui arrivait, mes enfants sont allés aider pour décharger le camion.
Mais c’est aussi la culture de nos parents qui a changé la ville.
Saint-Quentin ne serait pas pareil si tous ces gens, comme nos parents, n’étaient pas venus ici.