David LOPEZ
Auteur
Boxeur,rappeur,mais surtout écrivain, David Lopez signe avec Fief un premier roman puissant et tendu,situé entre ville et campagne. Le jeune homme habitant Nemours, ce n’est peut-être pas un hasard… Quand il se met à parler, David Lopez ne cesse de bouger. Les mains d’abord, qui suivent sa pensée en séquences rapides, puis tout son corps tendu par la volonté de persuader l’interlocuteur. Ce garçon a fait de la boxe pour «l’esthétisme» que dégage ce sport, alors que chez lui, à Nemours, «tout le monde est foot».
Il lui en reste une élégance du mouvement, une attention portée aux autres pour ne pas se laisser surprendre. Sportif mais aussi rappeur, David Lopez est aujourd’hui l’auteur d’un premier roman, Fief, qui «part de la phrase pour aller vers le sujet». Le sujet s’appelle Jonas, sa bande de potes, son territoire entre ville et campagne, en zone «périurbaine».
L’auteur n’est pas allé loin pour piocher dans un quotidien qui ressemble à un aquarium monotone, obsédant, tantôt drôle, tantôt noir. S’il publie son premier livre à 32 ans, David Lopez écrit depuis toujours : « Avant même de savoir lire. J’inventais des dialogues aux bandes dessinées que je feuilletais». Alors qu’il poursuit des études de sociologie, histoire de s’occuper, David entreprend un master de création littéraire à l’université et désespère ses petits camarades de classe en noircissant tous les jours des pages entières pour en discuter ensuite avec ses profs. C’est là, explique-t-il,qu’il arrête d’embellir volontairement son style. Il en a fini avec la performance comme dans le rap, s’éloigne de la technique pour la technique, et se contentera désormais de «montrer», d’entrer en immersion par le présent de narration et de trouver ainsi la musique du texte.
Ce qu’il cherche dans Fief, c’est écrire «ce qu’on fait quand on ne fait rien», c’est aussi montrer sans juger et ne rien imposer au lecteur. Il revendique l’esprit romanesque et la poésie de la langue, faisant la part des choses entre vulgarité et familiarité. Et dit, pour conclure : «le pire, c’est d’être satisfait».